La facilité avec laquelle Patrícia Portela produit un imaginaire est totalement époustouflante. Elle nous regarde en face et nous pose des questions. Beaucoup de questions. Force la réflexion. Mais si nous ne pouvons pas suivre la vitesse de son esprit en mouvement, elle ne sera pas offensée. Alors, nous nous étonnons. Nous nous laissons demeurer. Nous ne connaissons pas la réponse. Elle non plus. Nous rions parce qu’elle continue à produire, à dessiner ses propres schémas, à nous brouiller. Nous ne savons pas quoi faire d’autre. Nous serons comme le lapin d’Alice: « bonjour, au revoir, il est tard ». Et elle. Elle nous prend la main. Nous tombons. À travers le grand trou. Au dessous. Derrière. Elle.
C’est en 2016 que Sara Carinhas a organisé le Cycle de lectures par étapes dans l’ancien Jardim de Inverno, où des extraits d’œuvres de Herberto Hélder, José Tolentino Mendonça, Luísa Costa Gomes, Maria Velho da Costa et Matilde Campilho ont été entendus. Une fois par mois, en fin d’après-midi, les interprètes et le public ont partagé des paroles portugaises à différentes voix. Quatre ans plus tard, la Sala Bernardo Sassetti reçoit Um Quarto que Seja Delas – Segundo Ciclo de Leituras Encenadas, avec cinq sessions se déroulant entre septembre 2020 et janvier 2021. Une proposition qui compte avec plus de vingt femmes, parmi les auteures, comédiennes et équipe artistique. « Nous continuons la quête du partage de la littérature et du théâtre des petits gestes qu’exigent les mots », dit Sara Carinhas.